Les huit autres prévenus ont tous été condamnés à des peines de 400 euros. Lors de l'audience, le 17 septembre, le procureur de la République Pierre Nalbert avait requis une peine de 200 jours-amende à l'encontre de José Bové et des peines symboliques contre les autres militants anti-OGM poursuivis. A l'issue du délibéré, José Bové, qui n'avait pas fait le déplacement à Foix, s'est déclaré satisfait. "Le tribunal n'a pas suivi le procureur", a-t-il relevé, interrogé au téléphone par l'AFP. "Sans aller jusqu'à l'acquittement, il a été moins sévère que d'autres qui, pour des faits similaires, m'ont condamné à du sursis ou de la prison ferme", a-t-il ajouté. "Cela montre que le débat a évolué", a également indiqué le responsable syndical, estimant que ce type d'actions "contribuent à la prise de conscience des Etats européens qui ont refusé de lever le moratoire sur les OGM". José Bové a indiqué qu'il déciderait mercredi, lors d'un conseil national de la Confédération paysanne,"de faire appel ou pas et de payer l'amende ou pas". En cas de non-paiement, il serait automatiquement condamné à effectuer la moitié du nombre de jours-amende en prison, soit 50 jours. Il y a deux ans, le tribunal de Foix avait déjà condamné à 1.200 euros d'amende quatre militants anti-OGM qui avaient détruit, en juin 1999, cette parcelle expérimentale de colza transgénique de Gaudiès. Moins d'un an après, José Bové et les huit autres prévenus avaient participé à une nouvelle opération de fauchage de la parcelle, entretemps replantée par le Cetiom, un organisme de recherche sur les oléagineux financé par des fonds publics. "Ce qui est important, c'est la condamnation de la destruction", a estimé mardi à Foix le directeur du Cetiom pour le sud de la France, Pierre Jouffret, "c'est la reconnaissance de notre travail de recherche". Quant à José Bové, ses ennuis judiciaires ne sont pas terminés. "Le vrai risque d'incarcération est lié à la cour de cassation, qui examinera mon dossier le 5 novembre", a fait remarquer le militant anti-OGM. José Bové est sous le coup d'une condamnation à six mois de prison ferme prononcée en décembre par la cour d'appel de Montpellier pour la destruction de plants de riz transgénique en juin 1999 à Montpellier. Si elle était confirmée par la haute-cour, cette décision pourrait entraîner la révocation d'une peine de huit mois de prison avec sursis prononcée par le tribunal correctionnel d'Agen en février 1998 pour des faits similaires. La cour de cassation devant rendre une décision dans un délai de 15 jours, José Bové, qui a passé durant 44 jours en prison cet été pour les dégradations commises sur le McDonald's de Millau en août 1999, devrait savoir courant novembre s'il y retourne ou pas. |